Les Hautes Tatras font partie de la chaîne des Carpates, un vaste ensemble montagneux qui couvre l’Europe centrale, sous forme d’un arc de cercle, sur prés de 1500 km. Elles culminent à 2655 m au pic Gerlachovský štít.

Ce massif se trouve à cheval entre la Slovaquie au sud et la Pologne sur le versant nord.

C’est une petite chaîne montagneuse d’à peine 30 kilomètres de long, formant une barrière au nord de la plaine de Poprad. Elles ont le surnom de plus « petites hautes montagnes » au monde

Protégées par un classement en parc national, tant coté slovaque que polonais, Les Hautes Tatras abritent une faune et une flore exceptionnelle. Certains chiffres font état de 140 ours présents dans ces montagnes. C’est un massif qui compte de très nombreux lacs d’altitude aux eaux cristallines, le plus grand le Morski Oko a été classé par les journalistes du Wall Street Journal dans les cinq plus beaux lacs au mode. Une bonne raison, parmi tant d’autres, de programmer une randonnée liberté dans les Hautes Tatras.

Montagne cherche propriétaire

On y note la présence de l’homme dès la préhistoire, des néandertaliens. Durant tout le Moyen-Age elles sont curieusement considérées comme « res nulis », région n’appartenant à personne.

Face à des pressions migratoires venues de Pologne, la couronne de Hongrie intègre les Hautes Tatras dans le royaume de Hongrie, elle sont rattachées au comitat et château de Spiss.

L’invasion des Tatars, en 1241, n’a pas eu d’impact sur la région, seuls quelques slaves se sont réfugiés dans ces montagnes.

Vers la fin du moyen age elle sont progressivement morcelées et on compte, alors, huit prioritaires.

L’avènement du tourisme

L’époque contemporaine, voit l’avènement du tourisme et surtout du thermalisme dans les Hautes Tatras.

Ce tourisme de montagne arrive dans les Tatras en 1793, date à laquelle on trouve trace de la construction de chalets de chasse, notamment celui du comte Csaky . Chalets qui serviront par la suite d’emplacement pour les refuges et cabanes d’altitude que compte aujourd’hui le massif.

Vers le début des années 1900, la fréquentation augmente, en même temps que les infrastructures se développent à grande vitesse autour de la station de Stary Smokovec.

Nous sommes, à cette époque, sous l’empire austro-hongrois et toute la bourgeoisie et la noblesse d’Europe aime à venir prendre les eaux et profiter de l’air des montagnes.

C’est à cette époque que la société Hongroise de tourisme développera le réseau des sentiers et fournira aussi un service de guides pour découvrir les Hautes Tatras. C’est donc un peu l’age d’or pour la randonnée dans les Hautes Tatras.

La période tchécoslovaque

Après la seconde guerre mondiale et la fin de la dynastie des Habsbourg, c’est un système de république chaotique qui s’installe en Slovaquie. Avec la seconde guerre mondiale, le III Reich démembre une nouvelle fois la république de Tchécoslovaquie. Après guerre c’est le bloc soviétique qui prend le pouvoir. Les Hautes Tatras connaissent donc durant la période contemporaine une discontinuité des systèmes politiques, qui amèneront, notamment dans cette période de gestion « socialiste » des excès dans l’aménagement. Les Hautes Tatras passeront en 40 ans, d’un tourisme aristocratique et romantique à un tourisme de masse.

C’est la fin de la logique d’un tourisme mondain, basé sur l’isolat et construit autour des aménités naturelles et du décor montagnard, place à la planification touristique d’envergure .

Le Parc National des Hautes Tatras voit malgré tout le jour en 1948, son premier directeur, un ingénieur agronome, s’oppose aux projets d’aménagements, il sera vite « remercié ».

« Aménager les Tatras afin qu’elles deviennent un lieu de joie, de bonheur et de repos pour les travailleurs et que leurs vallées se remplissent des rires des enfants » c’est ainsi que résume le projet collectiviste pour cette haute montagne le dirigeant de l’époque , Antonin Zapotocky .

Dans une soif d’équiper les Hautes Tatras pour ressembler il faut bien le dire, au mythifié massif des Alpes, les décideurs de l’époque font, à tort, de la fréquentation massive un argument de réussite et de qualité.

Des constructions « décalées » telle que la pyramide de l’hôtel Panorama à Strebské Pleso  ou l’abattage de la forêt primaire du Hrebienok en 1956 sont des exemples parmi tant d’autres de cette course massive à l’aménagement, sans soucis d’intégration, de préservation et de qualité. Les Hautes Tatras et la protection du massif souffriront fortement durant cette période là.

Malgré tout le massif reste dans sa partie sommitale préservé, c’est à cette époque un espace de liberté face à la répression et à la vie rude. La pratique de la randonnée et de l’alpinisme dans les Hautes Tatras, les nuits en refuges, sont les symboles de cette « petite liberté » tolérée par le régime communiste en place .
La randonnée dans les Hautes Tatras est à nouveau très populaire à cette époque et les brigades du Klub Slovenskych Turistov sont très actives pour la maintenance des sentiers et des refuges.

Les Hautes Tatras et la transition économique

Après l’effondrement du bloc soviétique, c’est l’époque de la privatisation qui débute aussi dans les Hautes Tatras. De nombreux investisseurs déchanteront car l’effondrement sonne aussi la fin du monopole des touristes venus exclusivement du « camp socialiste » . Les slovaques eux mêmes déserteront un temps le massif, séduits par de nouvelles offres de ski ou de randonnées dans les vallées alpines autrichiennes, facilement accessibles depuis Bratislava.

La destination perd de son attractivité sur ses clientèles historiques et son enferment derrière le rideau de fer durant 40 ans, font également que les Hautes Tatras ne sont pas connues des randonneurs occidentaux.

De nombreuses friches touristiques apparaîtront dans le paysage et il faudra attendre presque une vingtaines d’années pour voir un nouveau « vent » souffler sur les Hautes Tatras.

Protéger, rénover, reclasser

Ce sont les nouveaux enjeux que doivent dorénavant relever les plus petites hautes montagnes du monde, pour redevenir une destination de montagne reconnue, en conciliant modernité et protection de la nature. La randonnée dans les Hautes Tatras reste plus que jamais une des activités phare, plus en adéquation avec les valeurs écologiques portées par notre siècle.
Le guide Lonely Planet a classé en 2019 N° 1 les Hautes Tatras comme meilleure destination en Europe.

Les Hautes Tatras élue en 2019 destination N°1 en Europe

La randonnée liberté dans les Hautes Tatras

C’est donc en premier par un réseau de sentiers exceptionnel que les Hautes Tatras séduisent le randonneur. Les paysages préservés des deux parc nationaux, les lacs d’altitude et la possibilité de découvrir deux pays dans un seul massif, viennent renforcer l’attractivité de la destination.
La randonnée se décline ici sous toute ses formes, de la petite balade en famille vers les cascades et lacs , jusqu’à la traversée sportive du massif par le sentier panoramique Magistrala.

Ballade douce autour du lac de Strebské Pleso

Les plus intrépides se lanceront même dans des randonnées plus alpines, comme la traversée entre les vallées. Un des circuits de randonnée populaire est la traversée entre la Great Cold Valley et sa jumelle la petite vallée froide, la Mala Studena Dolina en slovaque. L’itinéraire grimpe sur les flancs de la montagne en direction d’une brèche, avant de changer de versant. Le passage de la brèche est aérien, il est équipé de chaînes et câbles pour la sécurité. Important, vous devez respecter le sens du parcours pour éviter tout croisements intempestifs.

Côté randonné liberté, les Hautes Tatras sont adaptées pour les randonneurs novices, en effet pas un croisement sans panneaux, pas un col sans information. Les horaires indiqués sur les panneaux de signalétique sont précis, tout comme ceux mentionnés sur les cartes. Vous pouvez donc choisir cette belle région des Carpates pour une première expérience de randonnée liberté sans guide.

Difficile de perdre son chemin dans les Hautes Tatras

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Comment voyager vers les Hautes Tatras

Avec la baisse des tarifs aériens via les compagnies low cost les touristes randonneurs « occidentaux » peuvent désormais voyager plus facilement en utilisant pour destination les aéroports de Poprad, ou celui de Cracovie en Pologne ou encore celui de Bratislava.
Le train Express Bratislava-Kosice, la seconde ville du pays, assure trois services quotidiens. Il faut descendre à Strba puis prendre le train à crémaillère pour Strbske Pleso ou bien descendre à Poprad et continuer par le train électrique des Hautes Tatras pour rejoindre par exemple Stary Smokovec, comme le montre le plan ci-dessous.

Voilà, vous savez tout maintenant, ou presque, sur la randonnée dans les Hautes Tatras, il ne vous reste plus qu’à préparer votre sac à dos.